Le drapeau au cœur de l'événement
Comme à leur accoutumée, les Algériens ne manquent pas une occasion d'exprimer l'inaliénable passion qu'ils éprouvent pour le drapeau national. Quelques jours avant la célébration du 1er novembre, des drapeaux sont accroché aux fenêtres, aux balcons et aux terrasses des habitations.
Cette «drapeaumania» démontre que les Algériens ont conscience de la valeur du drapeau, symbole identitaire et signe de souveraineté. Le patriotisme, l'amour pour la patrie et l'emblème national ne se décrètent pas. Ils se cultivent en son for intérieur.
Loin des considérations politiques ou autres, les Algériens, en versant dans une véritable «drapeaumania» lors des précédents et successifs événements nationaux, ont montré des signes de maturité d'esprit, prouvant leur capacité à faire une décantation entre la chose politique (l'art du compromis) et le symbole identitaire que représente le drapeau vert et blanc marqué du croissant et de l'étoile rouge.
Bien qu'exprimant leur refus de la pratique politique en Algérie, les citoyens algériens, qu'ils soient de l'Est, de l'Ouest ou de toute autre région du pays sont pris d’une fièvre indescriptible lorsqu'il s'agit de porter ou de brandir le drapeau national. C'est le cas de le dire pour la célébration du 1er novembre. Aussi, à Alger, très timidement d'abord, des drapeaux ont été accrochés aux balcons.
Au fil des jours, leur nombre croît à vue d'œil. En certains endroits, des jeunes ont même peint le drapeau sur la presque totalité de la façade latérale de leur immeuble. C'est dire que la flamme patriotique est continuellement allumée dans le cœur des Algériens et Algériennes, en dépit des vicissitudes auxquelles ils font face quotidiennement.
«One, Two Three, viva l'Algérie», clamé par des millions d'Algériens durant toutes les festivités ou autres événements sportifs ou culturels, démontre la ferveur et l'expression spontanée des Algériens vis-à-vis de leur patrie et de leur drapeau. Comme le disait Lao She, romancier et dramaturge chinois, «Il vaut mieux n'avoir pour toute nourriture que du fumier en vivant sous son drapeau que de manger de la viande sous le drapeau des ennemis». «Il nous appartient à nous aussi» Bien que non partagé par les partisans de la traversée de la mort, les harraga, nombre d'Algériens en font la leur car convaincus qu'il n'y a que deux choses à faire avec un drapeau, ou le brandir à bout de bras ou le serrer avec passion contre son cœur. Les Algériens préfèrent les deux attitudes et n'hésitent pas à le brandir fièrement et le chérir, pour les uns ouvertement et pour d'autres secrètement.
Durant cet événement, les rues des villes d'Algérie seront parées des couleurs nationales. Et preuve d'amour pour cet emblème, des jeunes citoyens ne rateront pas l'occasion d'en décrocher quelques-uns, quitte à se faire attraper par les policiers ou autres agents de sécurité. Pour toute réponse, ces «chapardeurs de drapeaux» diront : «C'est notre drapeau, il nous appartient à nous aussi».
D. Mentouri
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