Blocage de l'APC de La Casbah
Le mouvement associatif interpelle le FLN
Plusieurs associations réunies au sein de la Coordination de la société civile de La Casbah ont signé un communiqué commun rendu public samedi, demandant au secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, d'intervenir afin de débloquer l'APC, paralysée depuis son installation en décembre 2007. M. Belkhadem est interpellé en sa qualité de premier responsable d'un parti qui détient la majorité des sièges à l'APC de La Casbah et dont les élus sont en partie à l'origine du problème.
Le mouvement associatif de la commune de La Casbah vient de saisir publiquement le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, au sujet du blocage en vigueur à l'APC depuis son installation en décembre 2007. Le FLN dispose de la majorité des sièges à l'assemblée, ses élus sont en partie à l'origine du problème qui fait que la population, livrée à tous les tracas quotidiens, est prise en otage.
C'est à ce titre que des associations ont élaboré un communiqué commun, daté de samedi 23 avril, adressé à M. Belkhadem. Le contexte est connu. L'assemblée de la vieille ville d'Alger n'a jamais fonctionné du fait d'un différent qui oppose de manière irréversible les 8 élus de la liste de la majorité autour de la réélection de Amar Ztéli comme président pour un second mandat (2007-2012).
La guéguerre entre élus a débouché, en avril 2010, sur un compromis : la majorité des membres ont signé un retrait de confiance à M. Ztéli pour «mauvaise gestion». La wilaya a tout de suite entériné ce choix et, le 12 mai, un administrateur a été nommé pour une durée légale d'un mois, comme le précise le code de la commune, en attendant la désignation d'un nouveau président d'APC.
Celle-ci devait se faire quelques jours après le retrait de confiance. En fait, le wali délégué de Bab El Oued, Saïd Méziane, actuellement wali de Tamanrasset, a convoqué, pour fin avril, les 15 membres de l'assemblée à une plénière avec comme ordre du jour la désignation d'un président suivant l'article 51 du code communal stipulant que c'est à l'assemblée de désigner le remplaçant du président démis de ses fonctions, en choisissant un nom de la liste de la majorité.
A l'époque, le nom qui circulait était celui de Farid Boussahia (FLN) qui était à la tête d'un groupe de 10 élus. Contre toute attente, en pleine réunion, le wali délégué change d'avis et s'entête à procéder selon l'article 48 du code communal – la liste de la majorité désigne le président de l'assemblée (comme s'il s'agissait d'une nouvelle élection) – au mépris de la réglementation en vigueur.
Le groupe des 10 a beau s'adresser au wali Mohamed Kébir Addou pour dénoncer cette violation flagrante de la loi. En vain. C'est que le M. Addou lui-même, évitant de s'impliquer dans ce dossier, a publiquement appuyé le wali délégué dans sa démarche qui tend à maintenir le blocage. L'arrivée d'une nouvelle tête à la wilaya déléguée de Bab El Oued, en octobre, n'a rien apporté de substantiel de nature à aider au déblocage de l'APC.
Le statu quo a donc duré jusqu'en mars dernier, ponctué par un échange public d'accusations entre le groupe de la majorité et M. Ztéli, sans grandes conséquences sur le cours des événements. En mars dernier, le mouvement associatif a décidé de s'impliquer activement dans cette affaire qui n'a pas dévoilé tous ses secrets.
Ainsi, plusieurs sit-in ont été tenus devant le siège de l'APC, boulevard Che Guevara, dans la Basse-Casbah. Comme cette action n'a pas abouti, une délégation représentant «la société civile» a pris langue avec le ministère de l'Intérieur et la wilaya. Sans résultat.
C'est pratiquement en désespoir de cause que les concernés, réunis au sein de la Coordination de la société civile de La Casbah, ont décidé de s'adresser directement à la direction nationale du FLN, après l'avoir boycottée à cause du climat de crise qui a régné à ce niveau, une crise qui a accouché d'un «mouvement de redressement».
Ce que la coordination demande à M. Belkhadem, c'est son intervention personnelle et rapide dans le dossier afin de lever le blocage et permettre la prise en charge des affaires de la population, surtout sur le plan social. Tout en relevant les responsabilités de chacun dans cette situation, la coordination se met à la disposition du SG du FLN afin de participer à toute initiative acceptable pouvant mettre fin à un problème qui n'a que trop duré. L'appel de la coordination sera-t-il entendu ?
D. Ch.
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