Birkhadem – Transport urbain «La Côte» ou le sommet de l'anarchie
Les usagers de l'arrêt de bus dit «la Côte», dans la commune de Birkhadem, vivent quotidiennement un véritable calvaire. Bousculades, surcharges, bus vétustes sont le menu des «clients» des transporteurs de tous les dangers.
L'ambiance des lieux exigus est caractérisée par une anarchie totale, notamment lors des heures de pointe, où des scènes insolites sont parfois vécues.
Tout cela ne fait que tourmenter encore plus les usagers de ces transports livrés à eux-mêmes, face à la loi des receveurs et chauffeurs.
Des personnes rencontrées sur les lieux n'arrêtent pas de dénoncer la situation de cet arrêt. Exiguïté des lieux, manque de bus, leur état lamentable, le comportement indécent des receveurs et autres conducteurs sont évoqués par des citoyens pour dire toutes les difficultés de prendre un bus à partir de cet arrêt. Face à cette situation, les voyageurs se trouvent désemparés,
vivant une galère journalière et attendent surtout la réalisation d'une nouvelle station pour les bus que les autorités compétentes ont promise il y a quelques années.
«On attend toujours que cela se concrétise», nous dira un habitué des lieux, 42 ans, employé dans une entreprise informatique au 1er Mai. «En attendant, le plus urgent c'est de renforcer certaines lignes, en raison de la grande affluence», a-t-il ajouté sans oublier de dire que
«cela pénalise beaucoup de monde». En effet, travailleurs, fonctionnaires, universitaires ou écoliers, tous sont confrontés à effectuer tous les jours des kilomètres pour rejoindre leur destination. Ce qui n'est pas sans répercussions négatives sur les plans professionnel
et pédagogique, dues surtout aux retards qui n'épargnent personne. La qualité du service n'est pas meilleure, puisqu’il faut parfois attendre que le bus affiche complet pour qu'il quitte son arrêt. Un temps précieux perdu pour les usagers qui n'ont pas cessé de demander le départ.
Peine perdue, les gestionnaires ne prêtent même pas attention et font ce qu'ils veulent. Une fois parti, place aux mauvaises conditions à l'intérieur du moyen de transport. Sièges déchirés, manque d'hygiène et portières se fermant mal, tout met en danger la vie des passagers.
La manière de conduire des chauffeurs est une autre source d'inquiétude durant le trajet. Coups de volant, dépassements dangereux et autres excès de vitesse sont monnaie courante des conducteurs qui se livrent parfois à des courses improvisées avec d'autres transporteurs.
Une infirmière à l'hôpital de Kouba, une habituée de la navette quotidienne Birkhadem – Kouba, explique que «les chauffeurs ne pensent qu'à la recette du jour».
«Ils roulent à grande vitesse, en pleine ville, et s'arrêtent n'importe où, sans respect des arrêts réservés sur le trajet», a-t-elle ajouté. La meilleure, c'est lorsqu'un bus tombe en panne avec plus de 40 personnes à bord. Là, les klaxons des autres automobilistes font un boucan d'enfer.
Normalement, ces épaves roulantes ne devraient être autorisées à circuler qu'après un contrôle technique certifiant qu'elles sont en bon état de marche et en état satisfaisant d'entretien. Par ailleurs, plusieurs citoyens ont relevé le manque flagrant de bus sur certaines lignes, d'où les bousculades et les retards.
Les liaisons Birkhadem-1er Mai et Birkhadem-Kouba sont les plus touchées et leurs usagers ne peuvent presque plus arriver à temps à leur destination. «C'est inconcevable», s'indignent certains d'eux.
Le problème du transport en commun est toujours d'actualité. Ne doit-on pas agir pour assainir le transport collectif et soustraire les citoyens de l'emprise dans laquelle ils sont confinés. Les services concernés, à leur tête la direction des transports, doivent assumer leur responsabilité pour mettre fin aux abus et proposer des solutions adéquates dans ce sens.
Karima Adjemout
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