Point Net Assemblées ouvertes, gestion fermée
Dans notre édition d'hier, il y a eu d'abord ce titre d'une " brève de page perdue : «L'APC d'Oran s'ouvre aux citoyens». Tout naïf qu'il est, ce titre, il reste qu'il est sincère et rend bien l'information. En fait, il s'agit de la deuxième ville du pays dont l'exécutif municipal qui peut être tout aussi sincère a cru faire dans l'originalité et l'ouverture en invitant les «citoyens» à assister à l'assemblée où il était question de présenter son bilan.
On l'aura remarqué d'entrée de jeu, il ne s'agissait pas d'une réunion délibérante mais seulement d'une «assemblée» où le premier responsable de la commune viendra, dossiers sur la table et la main sur le cœur, présenter toutes les belles réalisations qui sans lui et sa majorité n'auraient pas été possibles, tout comme le bonheur des oranais d'ailleurs. Il n'y aura pas de délibérations mais on a
choisi une salle suffisamment espacée pour cette rencontre bien spéciale, parce que, selon les propres termes de Monsieur le maire, «le débat qui suivra la présentation des bilans des différentes commissions permettra aux citoyens de mieux s'impliquer dans la gestion de leur ville et de son avenir». Bien sûr, il est bien plus commode de donner formellement la parole à quelques habitants de la ville, vraisemblablement triés sur le volet, pendant une heure ou deux, que d'assurer un minimum de transparence dans la décision et la gestion quotidienne de la cité. Pourtant, c'est une vieille disposition légale du code communal du parti unique qui dit que les délibérations sont publiques. S'il est vrai que l'ère que l'air de l'autogestion est devenue une vieillerie, il reste que rien n'a changé depuis, si tant est qu'un jour, on a associé le citoyen à quoi que ce soit. Bien évidemment, l'APC d'Oran par son «initiative» n'a fait que donner une idée de la gestion de toutes nos collectivités locales. Nos maires savent qu'ils sont d'abord mal choisis comme candidats parce que la compétence et
l'engagement sont rarement déterminants dans la confection des listes, ensuite mal élus par nos scrutins qui ne sont pas un exemple de transparence et de régularité, ensuite mal considérés parce que leur bilan est rarement brillant. Alors ils se rabattent sur quelques éclats, parfois inconsidérés parce que loin des préoccupations du citoyen et qui auraient fait rire si la situation pouvait prêter à cela. Comme ce n'est pas le cas…
|