Sécurité
Le patron du FBI achève une visite discrète à Alger
Annoncée au début du mois de février dernier, la visite de Robert S. Mueller, directeur du FBI (Bureau fédéral des investigations) à Alger, a finalement lieu la semaine écoulée, selon un communiqué rendu public jeudi dernier par l'ambassade des USA à Alger.
Il s'agit d'un document lapidaire qui n'a été adressé à la presse qu'une fois le patron du FBI eut achevé sa visite de travail. Visite qui a permis à M. Mueller de rencontrer des officiels algériens relevant du domaine judiciaire et sécuritaire, indique-t-on de même source. «Le directeur du Bureau fédéral d'investigation des États-Unis (FBI), Robert S. Mueller, s'est rendu à Alger cette semaine pour rencontrer des officiels chargés de l'application de la loi, de la sécurité et de la justice.
L'objectif de cette visite était de discuter des questions d'intérêt commun et des moyens de renforcer davantage les efforts conjoints de notre lutte collective contre la criminalité et les menaces de sécurité», est-il écrit dans le communiqué où il est omis (volontairement ?) d'apporter des précisions de taille, comme la durée du séjour ainsi que l'identité des officiels algériens avec lesquels il s'est entretenu. Même le thème des questions débattues a été évoqué vaguement dans le communiqué de l'ambassade
des USA à Alger, tant il est évident qu'en sa qualité de responsable du FBI, Robert S. Mueller ne devait engager que des entretiens relatifs à la lutte contre la criminalité et/ou d'ordre sécuritaire. Un domaine de collaboration algéro-américaine très vaste, englobant aussi bien le développement de la lutte contre les différentes facettes du crime organisé que l'affinement de la stratégie antiterroriste dans le sillage de laquelle la situation qui prévaut au Sahel et où évoluent les sbires
d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est incluse. D'autre part, le communiqué de l'ambassade des USA à Alger informe que le patron du FBI «a exprimé sa gratitude envers le gouvernement algérien pour sa coopération continue dans le cadre de la convention sur l'entraide judiciaire en matière pénale signée en 2010, ainsi que son partenariat». Robert S. Mueller a également exprimé ses vœux quant à la pérennité de cette collaboration. Où en est le projet d'une antenne FBI à Alger ? L'idée remonte à 2008 quand M. Mueller avait publiquement soutenu la nécessité de doter la police fédérale américaine d'une antenne à Alger. Le patron du FBI, qui a fait part de ce projet en marge de la présentation devant le Congrès américain du budget 2009 de la structure d'investigation qu'il dirige, a proposé la création d'une antenne à Alger en raison de l’ampleur de la menace terroriste «en provenance du Maghreb». «Au cours de ces dernières années, les capacités d'Al Qaïda au Maghreb se sont accrues», avait alors déclaré Robert S. Mueller devant le Congrès US, faisant part au passage de son appréhension de voir la menace terroriste se manifester sur le sol des Etats-Unis.
Cette idée de création d'une antenne FBI à Alger est-elle restée au stade de projet ou s'est-elle réellement concrétisée sur le terrain ? Nul n'est à même de répondre à la question. De leur côté, les services de l'ambassade des Etats-Unis à Alger n'ont fait part à ce jour officiellement, et encore moins officieusement de l'existence d'une annexe du FBI en Algérie.
Par Karim Aoudia
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