16-12-2011 | |
Point Net Parlez-moi des douanes Treize douaniers sont en grève de la faim depuis près d'un mois aux portes de la Maison du peuple qui est aussi, rappelons quand même, le siège national de la centrale syndicale UGTA. On aurait pu l'oublier, tellement ces hommes semblent abandonnés à leur sort, dans une enceinte où ils devaient se sentir logiquement au chaud, tant est que quelqu'un qui refuse de se nourrir pour faire aboutir une revendication ou exprimer une colère peut se sentir au chaud quelque part. D'abord, en tant que salariés qui ne sont certainement pas parvenus à ce niveau extrême de la contestation pour rien. Dans la série de revendications formulées publiquement et envoyées y compris au président de la République, il doit y avoir certainement quelque chose à partager, surtout qu'en plus des demandes socio-professionnelles, des exigences syndicales prennent une place trop importante pour qu'elles soient ignorées : «Surseoir à l'ensemble des mesures administratives de suspension et de mutation arbitraires à l'encontre des syndicalistes douaniers, l'annulation des décisions d'exclusion illégales des membres du conseil national de la Fédération nationale des travailleurs des douanes, l'arrêt des ingérences et des injonctions de l'administration dans l'activité syndicale de la FNTD et l'arrêt de l'ensemble des formes de pression et d'intimidation exercées sur les sections syndicales affiliées à la FNTD.» C'est dans une lettre de soutien où 1500 douaniers interpellent le patron de l'UGTA sur la dégradation de l'état de santé de leurs collègues qu'on peut lire ça. Suivront, dans le même document, d'autres considérations moins nettes, motivées plus par des luttes de leadership syndical que par la solidarité de corps, qui introduisent le côté sombre de l'«affaire». Parce qu'il ne faut tout de même pas s'y méprendre, quand il s'agit de douanes, il y a toujours un enjeu caché, les choses étant au point où elles sont. Parce qu'on ne décide pas de suspendre l'activité syndicale dans une institution qui a certes ses spécificités mais reste légalement une administration publique, on ne suspend pas, on ne mute pas et on ne licencie pas à une telle échelle et surtout, on ne… se met pas en grève de la faim durant près d'un mois maintenant, «pour rien». Quand on sait l'image de la douane au sein de l'opinion la plus large, quand on sait ce que ce corps professionnel représente comme «enjeu» à d'autres niveaux de la responsabilité politique et des cercles d'affaires, on comprend qu'une contestation, comme ses prolongements ne sont jamais simples. laouarisliman@gmail.com
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