Tizi Ouzou
La mercuriale toujours en folie
Le relâchement, tant attendu par les ménages, en matière des prix des fruits et légumes n'a pas eu lieu. En effet, tout tablait sur une certaine baisse des prix des différents produits alimentaires après qu'ils aient atteint un seuil insoupçonnable durant les derniers jours qui avaient précédé les fêtes de l'Aïd.
Une semaine durant, les prix ont connu une augmentation qui a frisé l'insensé. Et une semaine après, les prix sont toujours aussi élevés. Une simple virée chez les marchands de fruits et légumes vous donne le tournis. La tomate, censée être un fruit ou légume de saison est toujours affichée à 85 DA le kilogramme. Mais le prix le plus intrigant reste celui de la carotte.
Ce légume a connu une augmentation spectaculaire et il en est resté là. Le kilogramme est affiché à 90 DA, à côté de la salade au même prix, le chou fleur également. Tous les prix, pour ainsi dire, sont en folie depuis quelques semaines. Le marché n'obéit presque plus à aucune règle commerciale. Les commerçants font la pluie et le beau temps et fixent les prix à leur convenance.
«Depuis que les marchés de fruits et légumes ont été rasés et les vendeurs chassés par les services de sécurité, les prix ont connu une augmentation substantielle. D'ailleurs, l'activité est des plus alléchantes. Pour preuve, de nombreux commerçants se sont tournés vers ce créneau, notamment à la nouvelle ville», constate Mohamed.
Rencontré au niveau de ce qui reste du marché couvert de la ville des Genêts, notre interlocuteur, le couffin qu'il avait entre les mains toujours vide, hésite devant ces prix qui sont inaccessibles. «Même la courgette, légume qu'on donnait presque gratuitement il n'y a pas si longtemps, est affichée à 60 DA. C'est invraisemblable», constate-t-il encore avec amertume. Le constat qu'il fait est sans appel : «les pauvres continuent à s'appauvrir et les riches et les spéculateurs à s'enrichir dur le dos de ces mêmes pauvres que personne ne défend.
Il est vrai que depuis la fermeture des marchés illégaux, les fruits et légumes sont devenus inaccessibles et ont même constitué la convoitise de spéculateurs de tous bords. Même la pomme de terre n'a pas échappé à cette folie qui n'a rien de passager. Son prix est presque stabilisé à 40 DA. Le haricot vert est à 140 DA, l'aubergine à 55 DA.
Les fruits aussi sont inaccessibles. Le prix d'un kilogramme de raisin varie entre 80 et 120 DA selon la qualité, la pastèque est toujours cédée à 40 DA, le melon qui est pourtant un fruit de saison par excellence est inabordable et les poires sont affichées à 140 DA.
La sardine refait surface à un prix abordable Après avoir été mise de côté pendant tout le mois de Ramadhan, la sardine a fait sa réapparition au niveau du marché couvert de la capitale du Djurdjura. Cette réapparition a quelque peu redonné le sourire aux petites bourses qui peuvent ainsi se permettre ce produit à moindres frais, la viande rouge étant inabordable. Le kilogramme de viande fraîche coûte 830 DA, alors que le poulet est à 280 DA le kilogramme. Quant à la sardine, elle a été affichée à 150 DA seulement et le thon à 200 DA.
Les autres espèces de poissons par contre sont inaccessibles. A titre d'exemple, le rouget coûte entre 800 et 1000 DA le kilo, alors que la crevette ne risque pas de faire partie du plat d'un travailleur moyen. Son prix varie entre 1200 et 1500 DA. Ainsi donc le consommateur que personne aujourd'hui ne défend, reste soumis au bon vouloir des marchands qui ne cessent de le rouler dans la farine, tel un poisson dans un marché qui n'obéit à aucune règle.
B. B.
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