Sidi M’hamed
Khelifa Boukhalfa prise d'assaut par l'informel
Le marché informel, zone floue dans l'économie nationale, se superpose à d'autres problèmes qui affectent aujourd'hui le développement de l'économie nationale dans son ensemble. Certains iront même jusqu'à dire que les activités de négoces parallèles relèvent de l'ordre normal des choses dans les économies en transition, et qu'elles n'ont pas de place dans les systèmes développées et structurées.
Ainsi, après que le phénomène du squat des lieux publics ait réussi à reprendre de l'ampleur au niveau des quartiers populaires dans les communes de Mohamed Belouizdad, Bab El Oued, El Harrach et de Bachdjarrah, à la faveur d'un certain relâchement de vigilance de la part des autorités, voilà que même les quartiers huppé sont atteint par le tsunami du trabendo.
C'est ainsi que le quartier Meissonnier, au niveau de la rue Khelifa Boukhalfa, à hauteur de l'hôpital Mustapha Pacha, ne semble guère échapper à la déferlante. Il s'agit du squattage des trottoirs et des ruelles par des commerçants illégaux venus en force proposer leur marchandise à des prix loin de satisfaire la clientèle.
Ces derniers qui reviennent à la charge après des années d'absence sur cette partie de la commune de Sidi M'hamed, grâce à la mobilisation de la police, occupent désormais au vu et au su de tous les responsables de la localité, illégalement les lieux, au détriment des piétons et des automobilistes qui se voient interdits d'accès ou de passage en ces lieux de tout temps trop fréquentés en ce qu'ils constituent un raccourci.
Le marché informel, un phénomène qui, il est vrai, n'est pas propre à Alger, continue d'évoluer à des proportions effarantes, mettant ainsi à mal les entreprises et les commerçants en règle, qui s'acquittent de leurs impôts, versent un loyer mensuel et donnent des salaires à des pères et mères de famille. Il constitue de fait des zones de non-droit, à l'échelle du pays.
Générant de l'argent, beaucoup d'argent, l'informel est puissant, plus puissant que l'administration fiscale elle-même. Pourtant, une série de mesures coercitives ont été prises par le gouvernement, des séminaires et des conférences-débat ont été organisés sur la contrefaçon ainsi que sur le marché informel en Algérie, mais rien ne semble se concrétiser, à voir ce qui se trame derrière cette anarchie qui ne dit pas son nom.
En tout état de cause, Alger n'est plus ce qu'elle était, n'est-elle pas en train de rechercher ses marques et ses repères ? Les commerçants ayant pignon sur rue ne savent plus sur quel pied danser, que faire devant la prolifération de vendeurs à la sauvette qui ne laissent aucune place vide.
L'espoir de redonner à la première ville du pays le vrai visage d'une capitale méditerranéenne chaude et accueillante s'est estompé avec le projet du parcours du millénaire initié par les responsables de la wilaya. Le plaisir de flâner à travers ses rues et ses boulevards n'est plus le même.
Siroter un café sur les terrasses, faire le lèche-vitrines à travers le centre de Mezghena sont autant de souvenirs. Aujourd'hui, le centre-ville est déserté, d'autres quartiers comme El Hamiz, El Djorf ou Boumati, lui ont ravi la vedette. L'inertie de ses gestionnaires a profité aux vendeurs à la sauvette et à la mafia des trottoirs.
Ahmed Chébaraka
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