Stationnement anarchique
Des voitures garées sur les trottoirs peuvent provoquer des accidents
Des accidents sont enregistrés au niveau d'Alger à cause des voitures garées sur les trottoirs. Mohamed, un enfant âgé de 10 ans a failli perdre sa jambe, cette semaine, à cause d'une voiture garée sur le trottoir dans un boulevard de la commune de Bologhine.
D'après les citoyens de cette commune, ce n'est là qu'un cas parmi tant d'autres. «Non seulement le boulevard est dangereux, plein de virages, mais aussi les automobilistes compliquent la situation en garant leurs voitures sur les trottoirs. Nous n'avons même pas l'espace où marcher.
Nous en souffrons plus particulièrement les jours de matchs au stade Omar Hammadi, car les supporters garent leurs voitures un peu partout, sur les trottoirs et même devant les garages… c'est une catastrophe», témoignent-ils. Une voiture toute neuve qui était garée sur le trottoir a été fortement touchée par un bus, dimanche matin, au même endroit.
Des dégâts matériels sont à déplorer. Pour éviter les accidents de la circulation, la population réclame des ralentisseurs tout au long de ce boulevard. «Nous demandons que des dos d'âne soient placés au niveau du boulevard. Il faut aussi établir des procès aux gens qui garent leurs voitures sur les trottoirs. C'est à l'APC de mettre fin à ce danger qui nous guette en permanence», déclarent les résidents.
Les élus à l'APC de Bologhine ne l'entendent pas de cette oreille. Interrogé à ce sujet, le vice-président répond : «C'est à la police de verbaliser les gens qui mettent leurs voitures sur les trottoirs. C'est aussi le devoir des habitants qui doivent respecter la loi et déposer plainte s'ils constatent un stationnement sur les trottoirs notamment devant les magasins et les garages».
Il reste que des personnes ont perdu la vie à cause de ces stationnements anarchiques. Une mère de famille qui habite à Baïnem témoigne : «J'ai perdu mon enfant à cause de ces voitures mal stationnées. Mon fils était sorti de la maison et a traversé la route. Tout d'un coup, un automobiliste roulant à vive allure l'a surpris. Pour l'éviter, mon fils a fait marche arrière, mais il été bloqué par une autre voiture qui était garée sur le trottoir». «C'est le cas de plusieurs personnes qui ont perdu leurs proches.
Ces victimes se trouvaient au milieu du danger. A gauche, on trouve les voitures garées, à droite celles qui circulent. Il est impossible de s'en tirer sans dégât», ajoute-t-elle. Ce phénomène est devenu fréquent surtout au niveau des quartiers populaires.
On voit ces voitures garées sur les trottoirs dans les quartiers les plus fréquentés par les citoyens, comme Bab El Oued près des Trois horloges, la poste et l'APC à El Biar et Bouzaréah notamment entre Hadj Kali ( ex- Pascal) et Air de France».
Le soir, nous n'avons même pas la possibilité de rester debout et discuter tranquillement sur les trottoirs avec nos amis, à cause des voitures qui ferment les passages», confie un habitant de Bab El Oued.
Les gens ne respectent pas les règles du stationnement, bien que les plaques de signalisation routière soient bien mises en évidence. Ils mettent la vie des piétons en danger. L'intérêt que portent les automobilistes aux trottoirs trouve son explication dans la multiplication des parkings sauvages. «A chaque tournant, je tombe sur un parking improvisé sur la voie publique par un groupe de jeunes.
Je dois payer entre 35 DA et 50 DA pour qu'ils me surveillent ma voiture, sinon ils ne me laissent pas garer ou, au pire, casseront le véhicule si je cherche à leur tenir tête. Maintenant, je stationne sur le trottoir à la vue de tout le monde. Bien que se geste représente un danger public.
On n'a pas vraiment le choix», déclare un automobiliste. Le manque de surveillance et le laisser-faire des autorités concernées encouragent l'anarchie en matière de stationnement et plus généralement, de l'occupation de l'espace public.
Samia O.
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