Basse-Casbah La rue Bab Azzoun dans tous ses états
L'anarchie s'est emparée de la rue Bab Azzoun, dans La Basse-Casbah. Les gens stationnent des deux côtés de la voie, les déchets ménagers s'entassent dans le moindre coin à n'importe quelle heure de la journée et les milliers de passants doivent encore franchir des barricades posées chaque matin par les commerçants devant leurs boutiques pour laver tranquillement le parterre…
Déchets ménagers en gros récupérés la nuit et interdiction pendant la journée de stationner des deux côtés de la voie. La rue Bab Azzoun a vécu une fin d'année 2010 comme il se doit. L'ordre a régné et la police n'hésitait pas à verbaliser les récalcitrants surtout parmi les automobilistes.
Après les émeutes de janvier dernier, l'anarchie a repris le dessus. A Bab Azzoun, les ordures s'entassent désormais dans le moindre coin, de jour comme de nuit. Malgré le passage des équipes de Netcom pour la collecte, le quartier se fait toujours repoussant.
De plus, les commerçants ou leurs clients, qui s'ajoutent aux habitants, ont réappris à garer leurs voitures des deux côtés de la rue.
Pour circuler, il ne reste donc qu'une seule voie sur trois. C'est trop peu quand on sait que les transporteurs fréquentant les arrêts de bus de la place des Martyrs doivent impérativement y transiter avant de reprendre leurs destinations vers, entre autres Ben Aknoun, Chevalley ou Bouzaréah.
En plus des transporteurs, des milliers d'automobilistes venant du côté de Bab El Oued passent par là. Ce qui provoque des embouteillages monstres. Il suffit qu'une voiture soit mal stationnée pour qu'une file de véhicules se forme aussitôt dans les alentours.
Les chauffeurs du transporteur public Etusa sont les premières victimes de cette anarchie. Ils se font piégés : chaque fois qu'ils évitent de toucher un véhicule qui déborde sur la dernière voie libre à la circulation, ils risquent d’en toucher d'autres. Heureusement qu'il existe encore des passants de bonne volonté. Quand le propriétaire n'est pas dans les environs, ils se mettent en groupe pour pouvoir soulever le véhicule mal garé et le déplacer de manière à libérer le passage.
Entre temps, les habitants doivent supporter les interminables klaxons des automobilistes piégés dans les embouteillages.
Comme par enchantement, ajoutant à l'anarchie ambiante, plusieurs commerçants ayant des boutiques le long de cette rue, trouvent le moyen de bloquer les trottoirs devant les piétons. Chaque matin, entre 8h30 et 9h, ils barricadent les accotements, chacun à son niveau, afin de laver le parterre à grande eau.
Les passants qui tombent sur ces barrages sont parfois obligés de faire demi-tour et de chercher une faille entre les voitures en stationnement afin de pénétrer la chaussée et gêner encore plus la circulation automobile déjà mise à rude épreuve. Cette anarchie ne profite à personne.
D. Ch.
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