Enlèvement des ordures ménagères à Bouchaoui III
L'insouciance toujours de mise
L’accumulation des ordures un peu partout est le spectacle désolant qui caractérise le quartier Bouchaoui III dans la commune de Cheraga. Cette situation dure depuis une semaine déjà puisque les éboueurs ne passent plus par le quartier, pour des raisons qu'ignorent les habitants. Les agents chargés de l'enlèvement des ordures semblent être en grève à en croire certains résidents.
En attendant une solution, c'est le quartier qui en pâtit puisque l'enlèvement des ordures ne se fait plus. Les retombées sont «désastreuses» pour les riverains et leur environnement immédiat. Ainsi, le quartier s'est «métamorphosé» et s'est transformé en dépotoir à ciel ouvert, offusquant la vue et l'odorat. C'est insupportable, a dénoncé un habitant qui a qualifié le spectacle de «déplorable». Sur place : sacs poubelles, ordures jetées à même le sol, s'accumulent à vue d'œil.
Des lieux envahis par les chats le jour et les rats la nuit. Parfois des enfants venus d'ailleurs éventrent les sacs en plastique à la recherche de quelque chose de valeur à récupérer ou à vendre. Dans leur besogne, ils éparpillent encore plus les ordures qui prennent de plus en plus de place. Autre constat, les mauvaises odeurs à la limite du supportable qui se dégagent de ces «nids» de mouches et moustiques.
Le risque des maladies frappe aux portes des locataires notamment en ces périodes de chaleur. Les habitants de Bouchaoui III ne comprennent pas pourquoi ils «payent» à la place des autres et interpellent les autorités pour prendre leurs responsabilités.
C'est en ce sens qu'un riverain très remonté par le silence des autorités, nous a indiqué qu'«il est inadmissible qu'on paye des taxes pour voir de telles saletés partout». Un avis que partage son voisin : «Les odeurs nauséabondes vont nous asphyxier», a-t-il dit en signalant la prolifération des rongeurs la nuit tombée. En colère, ce quinquagénaire a pointé du doigt les agents du nettoyage.
«C'est leur droit de recourir à la grève, mais force et de constater que nous sommes les premières victimes», a-t-il fait remarquer.
Il y a lieu de relever qu'avant «la grève», le volume des ordures ramassées par les camions était inférieur, car des récupérateurs de tout genre «se servent» directement dans les poubelles. Cependant, l'accumulation d'ordures pose différents problèmes aussi bien au niveau de la collecte et de l'évacuation qu'au niveau de la mise en décharge. Aujourd'hui, la situation sur le terrain est plus qu'inquiétante.
Certains habitants du quartier Bouchaoui III ont procédé à l'incinération des déchets ménagers. Dans ce cadre, il convient de rappeler que ces déchets sont doublement dangereux pour les citoyens. D'un côté, ils portent atteinte à leur dignité et à l'image de leur ville et de l'autre ils mettent leur santé en danger.
Karima Adjemout
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