Après la figue de barbarie
La figue a eu sa fête aussi à Lemssala
Comme la cerise et la figue de barbarie, c'est au tour de la figue d'être célébrée au village Lemsella, dans la commune d'Illoula Oumalou, à l'est de Tizi Ouzou. En effet, le week-end dernier et deux jours durant, à l'initiative de l'association Tiddukla tadelsant Tighilt Lemsella, ce village de haute montagne a vibré au rythme de cette fête qui en est à sa 5e édition.
Sur cette partie de haute montagne kabyle est célébrée la figue, ce fruit de saison par excellence, auquel on attribue plusieurs vertus. Cette 5e édition organisée comme à l'accoutumée en collaboration avec le comité du village Lemsella se veut un appel à la renaissance de toutes cultures paysannes ancestrales et la revalorisation des produits intimement liés à la vie quotidienne des villageois.
En plus de l'exposition organisée au centre du village, qui a permis à ce fruit de se décliner dans toutes ses variétés, la verte, la violette, la noire, taamrawit, taghanimt, abughendjour, etc., d'autres produits du terroir ont été exposés par différents participants venus de nombreuses localités de la wilaya. Parmi ces produits, citons, le miel, l'huile d'olive, la figue de barbarie akermous, etc.
Ceci à côté d'autres produits de l'artisanat aussi indissociables les uns des autres comme la vannerie, la poterie, le tapis et le bijou. Comme pour la figue de barbarie, on attribue à ce fruit plusieurs vertus nutritives et sanitaires. Ce fruit pulpeux est riche en minéraux. La figue contient, en effet, du calcium, du potassium, du phosphore, du magnésium, de la vitamine B, des fibres, etc.
Cette fête a été aussi marquée par la projection de films documentaires sur la botanique ainsi qu'une communication donnée par Younès Adli sous le thème «la Kabylie entre hier et aujourd'hui». Le tout a été agrémenté par un programme d'animation culturel.
Le village de Lemsella, qui compte quelque 600 âmes, a depuis le lancement de cette fête, quelque peu ressuscité ce fruit qui apparaît dans toute son importance bien que sa culture soit toujours menacée par une extinction quasi certaine.
En plus de l'abandon de la culture du figuier, des milliers de sujets sont détruits chaque année par les incendies qui ravagent les cultures arboricoles. Cette fête se veut aussi un signe de reconnaissance à cet arbre qui est un témoin de l'identité kabyle.
La place qu'il a toujours occupée a été si importante qu'il a été choyé, pour ne pas dire adulé, par les paysans. La figue a toujours fait partie des différents produits locaux qui ont traversé les siècles. En plus d'être consommée fraîche, la figue peut être séchée et servie avec de l'huile d'olive en période hivernale.
B. B.
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