11-06-2011 | |
Quartier les Frères Merzoug (Bab El Oued) Les vendeurs informels de retour L'anarchie sur la voie publique regagne du terrain dans certains quartiers populaires de la capitale. C'est le cas au quartier Frères Merzoug, dans la commune de Bab El Oued. L'espace public est envahi par des trabendistes encouragés par l'afflux massif des clients qui se rendent quotidiennement sur les lieux à la recherche des bonnes occasions d'achats. Cet état de fait a mis fin à la tranquillité des résidents qui déplorent par conséquent cette situation qui risque de porter un grand coup aussi bien à la sécurité, à l'hygiène publique qu'à l'environnement de manière générale. Les habitants pointent du doigt les autorités locales qui, selon eux, ont échoué dans leur mission de sauvegarde de l'ordre public. «Apparemment, la fameuse campagne de lutte contre le commerce informel n'a abouti à rien», dira un habitant. «Ce n'est qu'un petit congé pour ménager leur force», poursuit ce quadragénaire avec un ton ironique. Effectivement, une virée sur place confirme les dires de ce citoyen «navré». Les trottoirs sont envahis par les étals sur lesquels diverses marchandises sont exposées. Au lieu des étals, dans les coins de rue, des déchets solides et des papiers-cartons jonchent le sol en attendant le passage, durant la nuit, des éboueurs de Net-com. C'est comme si la campagne de chasse à l'encontre de ces commerçants, entamée la fin de l'année passée, n'a jamais eu lieu. Il convient de rappeler que la campagne en question, menée conjointement par les services de la police et le ministère du commerce, dans un premier temps concernait certains quartiers ou «points noirs» de l'activité anarchique comme le marché de Bachdjarrah et celui de la Basse Casbah pour s'étendre par la suite à d'autres quartiers de la capitale. Ces squatteurs «indésirables» qui envahissent en permanence les rues, trottoirs et jusqu'au hall d'entrée des immeubles du quartier ont donné à l'endroit un aspect de laideur repoussante. En effet, le problème de la propreté se pose avec acuité d'autant plus que la collecte des déchets ménagers ne se fait pas systématiquement, s'accordent à dire les habitants. Des quantités d'ordures s'entassent un peu partout. Ce qui donne à voir un paysage pour le moins inesthétique et répugnant. A cela s'ajoute le problème de la circulation. Ce problème est dénoncé aussi bien par les piétons que par les automobilistes. Pour boucler la boucle, des dizaines de taxis collectifs improvisent des arrêts n'importe où, certainement pour ne pas être pris en sandwich dans les rues occupées par les trabendistes. Recaser les vendeurs illégaux originaires de Bab El Oued dans des lieux spécialement aménagés, et en expulser les autres semble être la meilleure solution pour mettre fin à l'occupation illégale et interminable de la voie publique. A Bab El Oued, des dizaines de locaux demeurent d'ailleurs inexploités. Il y a lieu de citer les magasins et les étals du marché Saïd Touati qui se dégradent continuellement faute d'exploitation. Le contraste est saisissant : au moment où les trabendistes créent des marchés parallèles en empiétant sur la voie publique, en violation flagrante de la loi en vigueur, des structures commerciales sont livrées à des personnes indélicates qui en font des lieux de débauche et de dépravation ou, dans le moindre des cas, des toilettes publiques à ciel ouvert. Karima Adjemout
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