Point Net La banderole
Une banderole qui s'étale sur toute une tribune du plus grand stade d'Algérie. Elle nous indique le chemin à suivre vers deux quartiers mythiques de la capitale, La casbah et Soustara, décrits comme d'immenses maisons clauses à ciel ouvert.
Apprécions d'abord le fait que le réalisateur de l'ENTV, qui retransmettait le match en direct n'a pas jugé utile d'y arrêter une caméra.
Pas d'image, pas de commentaire, mais personne n'attendait mieux. La télévision «publique» nous y a habitués depuis longtemps : des coupures de son pour ne pas entendre les noms d'oiseaux qui fusent dans l'arène et qui sont les refrains les plus partagés par nos «galeries».
Des travellings sur les paysages des environs qu'on aimerait découvrir dans d'autres circonstances, précisément pas lorsque de violents affrontements éclatent dans les gradins. Des zooms interminables sur les espaces triés sur le volet où il ne se passe rien au moment où il…
se passe quelque chose ! Des commentateurs incapables de dire qu'il y a penalty quand il y a penalty parce qu'il est en faveur du club qui joue en déplacement. Des joueurs agressant l'arbitre ou un adversaire, miraculeusement ignorés par les ralenti…
Quand on n'a pas le courage professionnel et le courage tout court de montrer et de faire entendre tout ça, il est difficile d'aller «plus» loin en arrêtant une caméra sur l'innommable banderole qui a «orné» un pan du stade olympique samedi dernier.
Nous avons appris depuis longtemps à nous accommoder de la gestion par le silence et la «pudeur», complices de la violence, désormais seconde nature de nos stades de foot. Apprécions ensuite la réaction, ou plutôt la non-réaction de M. Kerbadj, président de la Ligue nationale du football professionnel, es -qualité premier responsable des compétitions : «J'étais à l'étranger… Je n'ai pas vu le match.
Je n'ai pas connaissance de cette histoire !» On pourrait bien évidemment comprendre que M. Kerbadj attende d'avoir «connaissance de cette histoire» pour agir. Mais pas pour… réagir. Et à la question de savoir si les délégués de match étaient instruits pour ce genre «d'histoires», M. Kerbadj ne croyait pas si bien dire dans sa réponse :
«Si. D'ailleurs à Constantine, l'arbitre a exigé et obtenu de détacher des banderoles du même genre sous peine de ne pas faire jouer le match.» Des banderoles pas vraiment du «même genre», puisqu'elles s'en prenaient seulement à M. Raouraoua, président de la FAF et à M… Kerbadj, président de la Ligue !
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