Amhis Djoher, actrice majeure de la révolution :
«Il faut redonner de l'espoir aux jeunes»
57 ans après novembre 1954, que retient-on de l'histoire, même si l'engagement s'est quelque peu effiloché pour plusieurs raisons, dont la crise économique, la mondialisation, etc.
Mme Amhis, militante active durant la guerre de libération algérienne, estime que 57 ans après le déclenchement de la guerre de libération, les Algériens sont toujours en quête de valeurs pour le parachèvement de l'idéal de nos martyrs, car comme disait l'écrivain égyptien Taha Hussein, «ce n'est pas parce que la libération est que la justice est».
Pour la moudjahida de novembre 54, il serait judicieux de reconstruire nos valeurs sur des bases plus solides et ce, en faisant appel à l'enseignement de l'histoire à l'école. Un travail de recherche en amont et en aval de la guerre d'indépendance est aussi indispensable pour transmettre aux nouvelles générations les idéaux de leurs ancêtres. Mme Amhis déclare dans le même sens que beaucoup reste à faire pour désaliéner les mentalités.
Et pour cela, il faudrait que chacun s'applique davantage, car le lien social est rompu et cela est préjudiciable. Si effectivement les valeurs de 54 avaient étaient respectées, on ne serait pas dans ce marasme. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir l'état de délabrement du pays, car ce n'est pas quelques belles villas qui font un Etat, selon notre interlocutrice. Pour ce qui est de la notion de repentance et de la reconnaissance des crimes de guerre perpétrés par le colonisateur français, Mme Amhis déclare : «On peut effectivement pardonner, mais cela reste difficile.
Effectivement, lors de ce combat pour la justice et la libération du pays, un nombre important d'Algériens ont perdu les leurs, auxquels il faut rendre justice. Si ces crimes restent impunis, c'est une voie ouverte à tous les écarts et les déviations.» Mme Amhis indique qu'il faut «redonner de l'espoir aux jeunes, les valoriser car ils sont l'avenir de la patrie et du pays.»
C. L.
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